Récemment, un message sur un réseau social a fait état de critiques, parfois véhémentes, sur la pousse intempestive de certaines plantes adventices sur la voie publique ou dans les cimetières. Il est tout à fait normal que les citoyens expriment leur point de vue, mais dans certains cas, il ne m’a pas paru constructif, voir médisant. En tant que maire, je suis habilité à défendre mon équipe et mes agents, jusqu’à porter plainte si nécessaire. Je pense qu’il est important de le rappeler. Je pense que pour avancer ensemble il nous faut travailler de concert, de la façon la plus constructive possible.
Revenons maintenant au sujet et au contexte. La loi impose aujourd’hui aux collectivités de se passer de produits phytosanitaires efficaces comme le glyphosate. Ces derniers ont été utilisés pendant des décennies, simplifiant la vie des collectivités comme des particuliers. Ils étaient utiles, à moindre coût, et redoutablement efficaces, avec seulement un, deux ou trois passages par an, pour un temps d’épandage ridicule. On était vite débarrassé du sujet pour passer à autre chose. Bref, c’était Versailles, et pour pas cher.
La loi nous ramène plus de soixante ans en arrière, à une époque où les herbes folles couraient partout, ou bien étaient arrachées par les habitants eux-mêmes. Aujourd’hui, pour une commune, garder les choses en l’état sans produits phytosanitaires est impossible. Le budget explose, et le temps consacré est prohibitif pour les collectivités. De ce fait, toutes les communes, dont la nôtre, sont actuellement en pleine phase de réflexion et d’expérimentation, et parfois certains espaces, comme nos cimetières, ne sont pas très beaux, mais de façon transitoire. Nous avons plusieurs dossiers sur lesquels avancer, et nous observons beaucoup les autres communes, confrontées aux mêmes problèmes que nous.
J’ai moi-même été observer et photographier différents cimetières, pourtours d’églises ou différentes rues sur les communes voisines et je fais le plus souvent le même constat que chez nous quand les conditions rencontrées sont les mêmes. Les bordures de trottoirs sont très compliquées à gérer sans glyphosate, et nous recommandons aux habitants, à l’instar d’autres communes, de procéder eux-mêmes à leur entretien, au droit de leur façade ou de leur grillage, sans aucun produit phytosanitaire naturellement, « par arrachage, binette ou tonte », pour reprendre la formule de Douarnenez. En ce qui concerne les cimetières et les alentours des églises, lorsqu’ils sont en gravier nous avons plusieurs options possibles. Le plus compliqué est d’intervenir entre les tombes, idéalement en désherbant avec une journée participative citoyenne, ou par du fleurissement. Dans certaines communes les graines sont offertes, et cela peut être une idée. Dans les allées gravillonnées, qui représentent une surface importante, nous avons commencé à tester une lame tractée, qui si elle s’avère efficace pourrait faire l’objet d’un investissement communal. L’autre option est d’enherber les cimetières, comme cela se fait dans certaines communes. Dans les coins, notamment en bordure d’église, il me semble plus intéressant de verdir avec des fleurs, pour égayer un peu les pierres et les murs.
Pour y arriver, nous proposons des journées citoyennes à partir de juin, et nous allons organiser une réunion sur la question, dans laquelle nous ferons un point sur la situation, les différents scénarios possibles (et leur coût !), et nous partagerons également le retour d’expérience d’autres communes.
Erwan Crouan, maire de Quéménéven
Les prochains rendez-vous :
- samedi 10 juin, 9h30, journée participative de désherbage du cimetière de Kergoat
- fin juin, réunion publique sur l’entretien des espaces communs
- samedi 1er juillet, 9h30, journée participative de désherbage du cimetière du Bourg